Arnaud Huber - Toi, Moi & Morrissey (2010)
Houlaaaa alors voilà donc un bouquin écrit par un fan de Morrissey ? Avant même d’en ouvrir les pages, le peu que l’on puisse dire est que l’on craint le pire. Un fan de Morrissey, après tout que peut il y avoir de pire, quel genre de fan peut il être plus “fanatisé” qu’un trentenaire fan de Morrissey. Je ne parle pas ici de fans pré-ados qui adorent leurs idoles parcequ’elles sont “trop craquantes” non, ces fans là on sait à quoi s’en tenir, on se garde bien de les juger parcequ’on en est tous un peu passé par là, mais les fans trentenaires qui ne se sont toujours pas remis de leurs admirations de jeunesse, là, oui là vraiment on est en droit de frisonner d’horreur !
C’est donc un peu à reculons que l’on se lance donc, en tous cas dans mon cas, dans la lecture de ce Toi, Moi & Morrissey. Mais très rapidement on se rassure, non, Arnaud Huber n’a rien d’un fan maniaque du Mose, et encore moins des Smiths, disons qu’il les a croisé toute sa jeunesse mais qu’il n’en a fait connaissance que sur le tard. Tout celà ne l’empêche pas de se rendre assister au concert de Morrissey aux Eurokéennes un jour de coupe du monde de foot.
C’est de là que, naviguant d’Echobelly à Superdiscount, d’A-ha à Veruca Salt, Arnaud Huber remonte le cour de sa mémoire sentimentale. Ses premiers émois et son adolescence complexée, peines de coeurs et passions brulante, tout le monde s’y retrouvera un peu dans cette histoire. Allant et venant de la 1ere à la seconde personne du singulier, le récit semble présenter 2 personnages, un Arnaud actuel, les 2 pieds plantés dans la boue du festival dans l’attente du quart de final France Brésil et son double passé. 2 voix qui donnent du relief au récit, constitué, on s’en doute donc, de nombreux flashbacks.
Que vient faire Morrissey dans tout celà ? et bien Arnaud en est un fan discret, plutôt que fan d’ailleurs, disons qu’il l’apprécie et, au fur et à mesure des pages on le comprend de mieux en mieux (on comprend Arnaud je veux dire, enfin, à la réflexion, on comprend aussi qu’Arnaud apprécie Morrissey). Tout comme les textes et la musique du chanteur, dont je suis très loin d’être un spécialiste et dont je me permettrais de parler plus par impression que par réelle érudition, donc, tout comme les textes et la musique des Smiths, l’histoire d’Arnaud est toute empreinte de nostalgie, de mal être adolescent et de rébellion en chambre, d’occasions manquées, de timidité et de romantisme bien sûr. La sensibilité et le romantisme de l’auteur sont idéalement illustrés par une plume touchante, sans être maladroitement larmoyante ou exagérément torturée.
Finalement on se retrouve avec un roman à l’opposée de ce que l’on pouvait craindre, pas de fanatisme aveugle et érudit, pas d’histoires adolescentes cucul la praline, mais des souvenirs en pagailles qui vous reviennent à la figure, des “déja vu”, des sourires complices à l’auteur quand bien même vous auriez peut être plutôt opté pour Toi, Moi & James Hetfield ou Toi, Moi & Bob Marley en premier choix.
Un style au service d’une émotion, une musique au service d’une vie, c’est un peu tout celà Arnaud Huber et çà fait chaud au coeur !