vendredi, février 24, 2012

Chapel Hill - If These Wings Should Fail Me (2010) - Carte postale de la Caroline du Nord


If These Wings Should Fail Me (2010)

Country ? Folk ? oui, oui Chapel Hill, s’il devait se retrouver dans une case se retrouverait sans doute dans une de celles-ci, mais nos corbeaux appartiendraient à la famille des Tom Waits et autres mark Lanegan, de ces oiseaux de mauvais augure (enfin pas forcément, le groupe rappelant que, dans certaines civilisations, les corbeaux sont les messagers des dieux) qui savent influencer l’énergie et la crasse du rock n’roll des pionniers. Une country rouillées, juste graissées au bourbon et au tabac froid.



Si quelques touches de lumières viennent faire briller le tranchant de la lame émoussée (Where are you know ? et ses cordes/nappes hantées), c’est un éclairage froid et triste comme un soleil d’hivers dont il s’agit. Mélancolie, c’est bien évidemment le sentiment le plus frappant de cet album, porté par l’utilisation de glockenspiel, violons et autres contrebasses comme sur le superbe In Your Room (rien à voir avec Depeche Mode) qui n’est pas sans rappeler les collaborations d’Isobel Campbell et Mark Lanegan, avec Yasmine Carlet dans le rôle de la scandinave. Les violons savent se faire parfois plus enlevés permettant d’équilibrer l’album et d’éviter de sombrer dans le lugubre.

Je ne sais pas à quoi ressemble la Caroline du Nord native du quadra Nathan Symes (l’âme du groupe, qui se balada des Etats-Unis à la France et inversement), mais à l’écoute de cette seconde carte postale longue durée (après le sombre Songs to Die For en 2009) je l’imagine noyée sous la neige, le ciel d’un bleu glacial infini et le bois craquant. Organique et brute, en tous cas, sans fioritures inutiles. En atteste, par exemple, la prise live du francophone Tu es Mon Faust. Faust ou Nick Cave, auquel on songe aussi parfois, à chacun de se faire son idée.

Si d’aventure, tel le corbeau, déçu(e) par la vie, vous décidiez de prendre votre envol du bord de votre fenêtre, je ne vous conseillerais certainement pas d’écouter ce disque avant de prendre une décision ferme et définitive, ayant déjà été abondamment prouvé que l’homme volait beaucoup moins gracieusement que le noir oiseau. Si par contre vous avez besoin de votre dose de spleen hanté et ensorcelant de temps en temps, ce disque est pour vous.

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