jeudi, octobre 27, 2011

Arnaud Huber - Toi, Moi & Morrissey (2010) - Beau et sensible

Arnaud Huber - Toi, Moi & Morrissey (2010)

Houlaaaa alors voilà donc un bouquin écrit par un fan de Morrissey ? Avant même d’en ouvrir les pages, le peu que l’on puisse dire est que l’on craint le pire. Un fan de Morrissey, après tout que peut il y avoir de pire, quel genre de fan peut il être plus “fanatisé” qu’un trentenaire fan de Morrissey. Je ne parle pas ici de fans pré-ados qui adorent leurs idoles parcequ’elles sont “trop craquantes” non, ces fans là on sait à quoi s’en tenir, on se garde bien de les juger parcequ’on en est tous un peu passé par là, mais les fans trentenaires qui ne se sont toujours pas remis de leurs admirations de jeunesse, là, oui là vraiment on est en droit de frisonner d’horreur !


C’est donc un peu à reculons que l’on se lance donc, en tous cas dans mon cas, dans la lecture de ce Toi, Moi & Morrissey. Mais très rapidement on se rassure, non, Arnaud Huber n’a rien d’un fan maniaque du Mose, et encore moins des Smiths, disons qu’il les a croisé toute sa jeunesse mais qu’il n’en a fait connaissance que sur le tard. Tout celà ne l’empêche pas de se rendre assister au concert de Morrissey aux Eurokéennes un jour de coupe du monde de foot.

C’est de là que, naviguant d’Echobelly à Superdiscount, d’A-ha à Veruca Salt, Arnaud Huber remonte le cour de sa mémoire sentimentale. Ses premiers émois et son adolescence complexée, peines de coeurs et passions brulante, tout le monde s’y retrouvera un peu dans cette histoire. Allant et venant de la 1ere à la seconde personne du singulier, le récit semble présenter 2 personnages, un Arnaud actuel, les 2 pieds plantés dans la boue du festival dans l’attente du quart de final France Brésil et son double passé. 2 voix qui donnent du relief au récit, constitué, on s’en doute donc, de nombreux flashbacks.

Que vient faire Morrissey dans tout celà ? et bien Arnaud en est un fan discret, plutôt que fan d’ailleurs, disons qu’il l’apprécie et, au fur et à mesure des pages on le comprend de mieux en mieux (on comprend Arnaud je veux dire, enfin, à la réflexion, on comprend aussi qu’Arnaud apprécie Morrissey). Tout comme les textes et la musique du chanteur, dont je suis très loin d’être un spécialiste et dont je me permettrais de parler plus par impression que par réelle érudition, donc, tout comme les textes et la musique des Smiths, l’histoire d’Arnaud est toute empreinte de nostalgie, de mal être adolescent et de rébellion en chambre, d’occasions manquées, de timidité et de romantisme bien sûr. La sensibilité et le romantisme de l’auteur sont idéalement illustrés par une plume touchante, sans être maladroitement larmoyante ou exagérément torturée.

Finalement on se retrouve avec un roman à l’opposée de ce que l’on pouvait craindre, pas de fanatisme aveugle et érudit, pas d’histoires adolescentes cucul la praline, mais des souvenirs en pagailles qui vous reviennent à la figure, des “déja vu”, des sourires complices à l’auteur quand bien même vous auriez peut être plutôt opté pour Toi, Moi & James Hetfield ou Toi, Moi & Bob Marley en premier choix.

Un style au service d’une émotion, une musique au service d’une vie, c’est un peu tout celà Arnaud Huber et çà fait chaud au coeur !

mercredi, octobre 26, 2011

Chris Welch - The man who Led Zeppelin : L'incroyable odyssée de Peter Grant, le cinquième homme (2009) - Loin de tenir ses promesses


Chris Welch - The man who Led Zeppelin : L'incroyable odyssée de Peter Grant, le cinquième homme (2009)

Cinquième homme de bord du zeppelin plombé, et sans doute le plus à même de témoigner du vol du dirigeable dont l’ombre plane et planera toujours sur la musique, Peter Grant, aura été le manager de Led Zeppelin des débuts jusqu’aux dernières heures. Physiquement impressionant, tenant autant du catcheur que du biker, avec des méthodes de mafieux de base, c’est peu de dire que Peter Grant fera profondément, et à lui tout seul, évoluer le métier de manager, passant du statut de gentil accompagnateur et chauffeur, à celui de gestionnaire, garde du corps, bras armé et executeur de basses besognes plus ou moins licites en tous genre.


La formation pour devenir manager du plus grand groupe de rock n’roll lourd du monde ? catcheur, puis manager de Chuck Berry, des Everly Brothers et de Gene Vincent. Finalement c’est presque à la portée du premier venu, si ce n’est que Peter Grant est loin d’être le premier venu. Sens des affaires et méthodes convaincantes feront effectivement de lui un manager hors norme, respecté de son groupe, on ne peut plus hors norme et incarnation la plus crédible qui puisse être d’un zeppelin plombé humain. On se doute qu’avec pareil CV, la biographie de l’homme doit être plutôt passionnante et insolite. 12 ans au service de Led Zep, il doit bien en rester quelques anecdotes croustillantes comme des groupies à point.

C’est là que le livre déçoit quelque peu… D’anecdotes rock n’roll et, plus encore, d’anecdotes inédites sur le groupe, on ne trouve finalement ici que très peu de trace. Bien que le personnage abordé soit un monument historique de cette culture et un témoin privilégié, un acteur privilégié aussi tant il était directement lié au groupe, on a vraiment beaucoup de mal à s’interresser au récit bien sage de ses aventures au sein du rock n’roll circus. Non vraiment, c’est à peine si les jets de TV par la fenétre des hotels sont abordés et, quand on connait le nombre de légendes qui courent sur les after shows du groupe, on reste complétement sur sa faim. Voilà pour le fond. Quant à la forme, on peut parler d’une forme de littérature télévisuel, le récit de la vie de Peter Grant étant sans cesse émaillé de témoignages divers et variés, rapportés tels quels entre 2 guillements qui rend, surtout quand les témoins d’une même scène sont nombreux, difficile le suivi du récit et pour le moins haché. Même avec la plus mauvaise foi du monde, il est difficile d’imputer ce genre de problème au traducteur, comme il est de coutume lorsque l’on trouve qu’un livre est mal écrit et que l’on voudrait quand même croire qu’il n’est pas si mauvais que cela.

Malheureusement donc, malgrè un titre excellent, une couverture de toute beauté et un sujet en or, riche de promesses, ce Man who led zeppelin tombe un peu à plat. Il y a suffisament de livres dédiés au groupe comme çà pour que vous ne perdiez ni votre temps, ni votre argent avec celui-ci, ce qui est finalement bien dommage car l’approche proposée pouvait laisser espérer beaucoup mieux.

Thierry Tuborg - Rock'n'roll Psychose (2010) - Un polar noir comme un vinyl

Thierry Tuborg - Rock'n'roll Psychose (2010)

“Ecrire sur la musique, c’est comme danser sur l’architecture. C’est quelque chose de très stupide”. Ainsi parlait Franck Zappa. Fort de cette pensée profonde, Thierry Tuborg, figure émérite de la scène rock française ( chanteur du groupe Stalag (1978-1982), puis de Stalingrad (2004-2008), n’a pas hésité depuis quelques années à se lancer dans la littérature mettant au service de ses histoires une plume définitivement rock, vive et électrique, désabusée et vénémeuse.


Non Thierry Tuborg n’écrit pas SUR le rock, il écrit rock, tout court, une écriture au service du polar qui nous occupe aujourd’hui. Négre (Pascal ?) d’un grand éditeur reconnu, Rémi Bacalan a bien des points communs avec l’auteur. Lui aussi fut chanteur d’un groupe, Stockholm avant de se faire, volontairement et avec son aide, piquer la vedette (et sa place) par Allison (fille de son éditeur) qui aménera l’aventure au niveau international. Que ne ferait on pas, par amour, allant même jusqu’à offrir son propre groupe sur un plateau ? Voilà donc Rémi Bacalan, ours parfait, n’acceuillant jamais personne chez lui, pris dans le tourbillon d’un double meurtre. Allison et Vincent Volt son producteur sont retrouvés assassinés coup sur coup. Mince point de départ pour cette plongée dans les modes parrallèles de l’édition littéraire et musicale. Mince point de départ, oui, mais dont l’auteur fait un petit roman captivant, tout entier rythmé par sa plume directement branchée dans l’ampli de l’auteur. Pas d’effets ici, non, de l’énergie brute, point final. Comme un riff anodin qui, posé sur une rythmique implacale et joué tout entier au feeling du guitariste, devient un riff assassin, la petite histoire de meurtre se transforme en polar noir….comme le vinyl ou, bien entendu, comme le cuir d’un blouson ou d’un imperméable d’inspecteur malsain.

Loin d’un name dropping mondain à la Alain Pacadis, Thierry Tuborg prend prétexte de l’enquète pour rendre hommage aux hommes de l’ombre du milieu du rock, ces passionnés des petits labels indépendants, ces tourneurs (presque) désintérressés, ces patrons de salles à Pais, à Bordeau ou n’importe où ailleurs en France sans qui la musique se limiterait à la starac. Bref un monde en sursit avec la passion en perfusion. Evidemment on croise Anne Roumanoff, Grand Corps Malade ou encore Amélie Nothomb, mais surtout le Mondo Bizarro, le Fahrenheit, Strychnine ou Gamine…souvenirs, souvenirs.

Une écriture au service d’une histoire ? peut être mais sans doute plus encore une histoire comme décor d’une plume, une plume en forme d’hommage, d’hommage à la vie, la vie en rock comme dirait l’autre.

Evidemment vous pouvez vous précipiter chez la grande surface culturelle du coin pour vous procurer l'ouvrage, mais, si à votre tour vous voulez boucler la boucle de ce roman DIY, le mieux c'est de le commander directement à l'auteur : http://thierry-tuborg.nfrance.com

vendredi, octobre 21, 2011

Neil Strauss - Motley Crue: The Dirt - (Trad FR: 2007)

Neil Strauss - Motley Crue: The Dirt - (Trad FR: 2007)

Imaginez,,,,imaginez une mare, une mare de sperme, d alcool, de merde et de crachats à la surface de laquelle flotterait pèle mêle seringues, cuillères, petites culottes sans âge et divers débits de toutes sortes. Prenez maintenant le bouquin qui nous occupe aujourd’hui, le pavé plutôt, et jetez le dedans, ouioui jetez ce pavé dans la mare et délectez vous des éclaboussures qui ne manqueront pas de vous recouvrir, ce n est qu’un avant gout de ce qui vous attend a la lecture de The Dirt, traduit par « la crasse » dans la préface, mais dont finalement le titre original est resté dans l’édition française. « La crasse » donc, c’est le quotidien de Nikki Sixx, Tommy Lee, Vince Neil et Mick Mars, en un mot, le quotidien de Motley Crue dès ses débuts...


Ce livre c’est donc une bio de Motley Crue écrite à 4 mains et chronologiquement par les principaux intéressés vous dites vous ? mouais, au détail près que quelques membres de l’entourage du groupe y vont aussi parfois de leurs petits souvenirs, histoire de lier vraiment les faits entre eux et, peut être, de pallier à certains trous de mémoire collective des 4 rock stars. Une bio donc ? un peu court quand même de résumer ainsi le bouquin, oui c’est une bio s’il faut vraiment lui trouver une catégorie, mais ce Dirt est bien plus que cela, c’est une expérience hallucinée vécue à la vitesse du son et de la lumière, un catalogue de tous les clichés du rock, du sex et, évidemment des drugs. La mort rode à presque toutes les pages, toujours prématurée, vite on vous dit, tout se fait vite et sans regard dans le rétro, entre les tragédies que traverse le playboy Vince Neil (décès de sa fille de 4 ans, responsable d’un accident de la route dans lequel un de ses plus proche ami trouvera la mort), les overdoses à répétitions de Nikki Sixx et bien d’autres fantômes encore. Le rêve rock hollywoodien de nos quatre amis (pas forcément toujours très heureux d’être enfin réunis) tourne peu à peu au cauchemar le plus sordide et les villas hollywoodiennes démesurées, les filles faciles à la pelle, les voitures de rêves et les montagnes de coke ont de plus en plus de mal à dissimuler le malaise morbide dans lequel plongent tous les protagonistes de cette histoire.

Ce qui rend d’autant plus poignant ce témoignage qui démystifie quand même beaucoup les retombées de la renommée, c’est qu’après des années à foncer tête baissée dans toutes les spirales les plus infernales que l’on puisse imaginer (drogues, alcools, et bien d’autres encore), le temps aidant, le temps passant et la maturité gagnant inexorablement, chaque membre se livre à coeur ouvert, dévoilant progressivement ses blessures intimes et ses sentiments les plus personnels. A l’approche de la quarantaine, donc vers la fin du bouquin, on sent un besoin général de normalité, de ralentir la cadence, de stabilité et…de vie finalement.

En refermant le bouquin, certains se souviendront surtout des horreurs et des scandales qui en imprègnent chaque page. D’autres des tragédies et de la manière dont elles ont été surmontées par l’un ou l’autre des membres du Crue, d’autres encore se régaleront des anecdotes (auxquels on n’a aucune raison de ne pas croire tant tout est hors norme dans l’histoire du groupe) pas toujours très reluisantes, concernant Ozzy Osbourne, Axl rose ou, plus drôle encore, Bruce Dickinson, la voix de la vierge de fer. Enfin, certains y verront surtout l’histoire de 4 hommes qui, revenus de tout et ayant tout connu, se posent enfin pour regarder un instant en arrière et gouter au plaisir simple d’être toujours de ce monde…



et, rien que pour le fun :

David Foenkinos - Lennon (2010) - Un exercice casse gueule superbement réussi

David Foenkinos - Lennon (2010)

Amusant, amusant de lire, au détour d’un chapitre, que l’auteur ose faire s’insurger son personnage a petite lunettes rondes contre les "connards qui font des livres sur (lui). qui mythonnent 300 pages sur (leur) relation alors qu’(il) ne les a croisés que 2 minutes". Amusant car, sauf information contraire, David Foenkinos n'a jamais rencontré John Lennon et arrive quand même à en faire un livre de (certes seulement) 233 pages, véritable plongée au coeur de l’histoire et de la psyché du binocleux plus connu que le Christ.


C’est un John Lennon âgé de 35 ans, ayant mis (temporairement) un terme à sa carrière échevelée que l’on retrouve ici allongé sur le divan du psy David Foenkinos, à évoquer sa vie. De son enfance perturbée dans l’Angleterre de l'immédiate après guerre, à sa rencontre avec Yoko Ono, en passant par les bouges d’Hambourg et les stades américains. Un Lennon qui évoque les cadavres qui émaillent sa route, ceux de sa mère. sa tante. Pete Best ou Brian Epstein, cadavres sur lesquels il ne se retourne qu’un instant poursuivant sans répits sa route vers son destin d’étoile filante aveuglante de la culture pop du XXième siècle, de squats miteux liverpoliens à de luxueux bed ins, de groupies hystériques à une notoire allumée asiatique.

« Tout le monde a dit que Yoko avait brisé les Beatles, mais c’est le regard sur elle qui a tout foutu en l’air. Si elle avait été accueillie différemment, rien ne se serait passé ainsi » lui fait dire David Foenkinos. C’est avec ce genre de réflexion, qui permet de voir l’aventure de Lennon sous un autre angle que celle qui nous a déjà été raconté des centaines de fois, que l’imagination de Foenkinos montre tout son intérêt. Magnifiquement servies par la plume de l’auteur, les confessions de John prennent un tour inédit et personnel, sans que l’on puisse accuser son scribe de violer sa pensée ou sa parole. En effet, l’auteur du Potentiel Erotique de ma Femme, connait son sujet sur le bout des doigts et, pour fan qu’il soit, n’en demeure pas moins parfois critique faisant reconnaître à Lennon certaines de ses erreurs.

A propos de la séparation du groupe, Lennon aka David Foenkinos de déclarer: « mon groupe n’était plus les Beatles mais la Paix ». Une des phrases les plus marquante de cette psy-ographie est sans doute celle où John, conscient de son statut d’héraut de la paix, déclare qu’il "voulait être capable de montrer (ses) parties génitales à tout moment, pour ne pas être non plus un Gandhi ou un Luther King susceptible de se faire assassiner". Superbe trouvaille de l’auteur ? Oui et non dans la mesure où ce dernier précise bien en note de bas de page que cette phrase a réellement été prononcée en 69 par Lennon, avec son humour toujours si particulier et des dons de voyance assez perturbants. Une part du talent de Foenkinos est sans doute d’avoir su exhumer cette déclaration et de l’avoir replacée à cet endroit précis des consultations de la star chez son psy. On regrettera par contre, peut-être, de ne pas retrouver l’humour décalé du Beatles échevelé plus souvent au fil des pages. Mais peut-être le cabinet d’un thérapeute n’est il pas le meilleur endroit pour déconner plein pot. On cependant légitimement penser que ce n’est pas ce genre de détail qui aurait gêné Beatle John.

D’un exercice sacrément casse gueule (faire parler les morts et mieux encore, les faire se confier) David Foenkinos se sort avec brio alliant érudition, imagination et style pour un résultat qui, très loin de l’œuvre réservée aux fans hystériques, plaira à quiconque s’intéresse un tant soit peu aux premier défunt des 4 garçons dans le vent.

jeudi, octobre 20, 2011

Patrick Foulhoux - Le fond de l'air effraie (2010)

Patrick Foulhoux - Le fond de l'air effraie (2010)

Parti pris, subjectivité exhacerbée, anticonformisme revendiqué, mis en avant honteuse de l’auteur, oui, aucun doute, tous les principes du gonzo journalisme cher aux Hunter S. Thompson ou Lester Bang (même si je doute qu’il s’en soit un jour réclamé) sont ici mis en œuvre sous la plume de Patrick Foulhoux. Tout ça pour quoi ? Juste histoire de raconter sa petite histoire du rock, vécu de l’intérieur, sous forme d’un abéédaire iconoclaste du « rock dérangé », mélangeant figures incontournables de la saturation mondiale et obscurités passées en leur temps inaperçues et qui trouvent dans ce petit bouquin l’occasion de se bruler une (dernière ?) fois les ailes aux feux de la rampe.

 

Ayant sauté à pieds joints dans l’encre de Rolling Stone, Punk Rawk, Kérosène, Rock Sound, Abus Dangereux ou encore Violence, l’auteur l’annonce dès la lettre B : « les Beatles sont les premiers à avoir trahi le rock », ils ont « chié dans les bottes du rock », oui les Beatles « horripilent » Patrick et, rien que pour ça on n’a qu’une envie, s’enfiler tout le reste du bouquin d’une traite ! Ou alors, pour les beatlesmaniaques lui foutre son poing dans la gueule, mais là gare ! Le gus n’est pas forcément du genre facile à étaler d’une petite tapette sur la joue ! Non monsieur est plutôt du genre rugbyman, donc, physiquement parlant, difficile de l’attaquer frontalement. Alors que faire ? l’attaquer sur le terrain d’une prétendue éthique rock n’roll ? Pas con, l’énergumène, revient rapidement sur son parcours au sein du genre et ce, en préambule, dès la première lettre du bouquin ! « Ah ben putain », fallait trouver quand même comme illustration de la lettre A ! Vous avez vraiment envie d’aller pinailler « rock n’roll » avec un gus qui lance son label rock en 2010 ? Perso je ne m’y risquerais pas trop…

Le décor posé, le petit Robert (en l’occurrence Patrick) du rock est au-delà de tout soupçon et annonce la couleur d’entrée : si vous cherchez à humer les pets mouillés des BB Brunes, les mêches collées des Tokio Hotel ou encore le déo d’ambiance sonore de la première dame de France, vous faites fausse route. Non, le Fond de l’Air Effraie, tout comme les Stooges en leur temps (tables de la loi de notre narrateur enflammé), comme le peu de reconnaissance qu’auront eu les Thugs pourtant bien fournis en atouts pour conquérir le monde. Oui le bouquin effraie.

Tout y fleure bon son petit scandale dans les milieux autorisés (si bien décrits par Coluche), en effet, est ce bien raisonnable, mon bon monsieur, de faire des Nomads « le plus important groupe suédois de l’humanité », et ABBA mon cher Patrick, c’est de la guimauve peut-être ? et réserver la lettre G à Gatechien sous le (presque) seul prétexte qu’ils sont chez vous ? je vous le demande, et Gaga (Lady de son prénom) elle ne mériterait pas un peu plus la place ? Ignare, crasseux ignare, mécréant des charts, inculte du marketing !!! Croyez vous un instant qu’en vous cachant derrière le lourd (dans tous les sens du terme) pseudonyme de Tad nous ne pourrons vous démasquer ?! Même votre ignane tant aimé s’est un jour corrompu avec les forces obscures, et vous l’avez SFR, mieux, votre silence complice en dit long sur votre état d’esprit ! Vous croyez donc qu’en 26 petits articles à la plume plongée dans le goudron, la cendre et le lourd bourbon vous pouvez lutter contre les toutes puissantes majors ? vous croyez leur vider la tête des Raphael et autres insipides rébellions que nous y avons fait entrer à grand coup de pompe publicitaire ? Qui croyez vous aujourd’hui s’interresse encore aux Thee Hypnotics ou aux X-Syndicates ? A la rigueur Neil Young mais franchement… Rye Coalition, non mais, je vous jure, qui ???

Comment, que dites vous ? en ces temps troublés, la musique retrouve peu à peu ses instincts incendiaires ? les jeunes s’abreuvent de moins en moins aux supermarchés de la culture ? le Do It Yourself est dans l’air du temps ? le vinyl se greffe des poils de la Bête ? … La révolution serait donc encore en marche et se fera, une nouvelle fois, sans les dinosaures du passé ? Votre mauvaise foi m’effraie monsieur « Tad » Foulhoux, votre mauvaise foi vous honore, votre mauvaise foi, en se retournant sur le passé, se fait visionnaire, puissiez vous seulement ne pas vous contenter de ce coup d’essai en coup de maître littéraire !

samedi, octobre 15, 2011

Bashung l'imprudent - Bruno Lesprit et Olivier Nuc (2010) - Presque parfait

Bashung l'imprudent - Bruno Lesprit et Olivier Nuc (2010)

Considéré par une majorité de spécialistes du genre comme le seul et vrai rocker français, Alain Bashung nous a quitté il y a maintenant un peu plus d’un an, il était donc grand temps qu'une biographie complète et sérieuse lui soit consacrée afin de revenir sur l’oeuvre d’un artiste qui, s’il fut mystérieux et parfois complexe a suivre n’en demeurât pas moins l’un des poids lourds de ce que l’on appelle pompeusement la chanson française. C’est a cette tache que se sont attelés Bruno Lesprit et Olivier Nuc avec ce très beau Bashung l’Imprudent.


Maintenant que l’histoire de l’artiste a pris fin, il est aise de la remonter à l’envers ou, en tous cas, de la commencer par la fin, puisqu'ensuite, l’ouvrage ne suit jamais un ordre chronologique précis mais aurait plutôt tendance a butiner d’une période a l’autre: des débuts que, par la suite Bashung, qui ne s’appelait encore que Baschung, tentera coute que coute d’effacer de sa biographie encore non écrite au très encense, bien que sans doute un peu surestimé bleu pétrole. De l’imparable Gaby et les portes qui s’ouvrirent alors devant lui au périple américain osant Joséphine. de son bourg natal presque renié, aux trains à travers la plaine, tout y est, emmaillé de témoignages précieux de ses paroliers successifs, de son ex compagne et d’amis de toujours même si dans son cas le terme peut paraitre galvaudé tant l’artiste faisant régulièrement le ménage dans ses connaissances, ou plutôt un grand rangement par le vide,

N’attendez en aucun cas de révélations fracassantes ou sulfureuses de cette lecture, le propos, érudit, reste pudique et n’est en aucun cas porté sur le sensationnel, le scabreux ou le racoleur. La maladie est évoquée, bien sur, mais tout ici est affaire de faits point barre. Un travail minutieux et patient mené par 2 spécialistes incontestés.

Si l on devait faire un reproche au bouquin, ce serait à chercher du coté de cette manie, difficilement compréhensible, à moins de vouloir remplir coute que coute un nombre de pages données, d’y faire figurer toutes les dates (et il y en a beaucoup) en toutes lettres, ainsi doit on se farcir in extenso des mille neuf cent soixante dix sept et autres mille neuf cent quatre vingt dix huit a longueur de pages, ce qui, en tous cas en ce qui me concerne, en ralentit considérablement la lecture, et c’est bien dommage car le reste est tellement passionnant qu'on n’a de cesse de dévorer l ouvrage. une broutille que cette remarque sans doute, mais qui, sur la durée, peut irriter.

mercredi, octobre 12, 2011

Basile Farkas et Josselin Bordat - Dictionnaire de la mauvaise foi musicale (2009) - Jubilatoire


Basile Farkas et Josselin Bordat - Dictionnaire de la mauvaise foi musicale (2009)

Ahhh c'était à prévoir, avec le bol que vous avez, la petite blonde que vous aviez repèrée dès le début de la soirée s'avère être une passionnée de musique qui parle de sa passion dans un langage qui vous est complètement étranger. Vous qui n'écoutez que du Barbelivien et du Carla Bruni, c'est plutôt mal engagé cette affaire...


Alors comme ça elle pose sa voix, qui couvre quand même plusieurs octaves, dans son Home Studio aidée par le dernier ProTools et grands renforts de flangers dans l'espoir de devenir l'égérie d'un papy du rock? Une grande dame qui pratique la six-cordes, sur un mur d'amplis vintage, matinée d'influences free-jazz ? Elle pratique le featuring comme d'autres excellent dans le name dropping bruitiste ?

Mouais...tout cela est bien obscur mais heureusement pour vous, vous vous êtes procuré l'excellent petit livre que voilà et c'est du tac au tac que vous emballez la belle en lui parlant d'intelligent dance music en kobaien. Vous enchaînez, plus chill out, sur les vertus des ondes Martenot et autres Themerins ou tannerin, non sans lui avoir fait remarquer que la différence était ténue entre une cithare et un sitar, et vous remportez le morceau sur un dernier slam imparable improvisé solo, sans pain, dans un maelström foutraque en fusion assez jubilatoire il faut bien l'avouer.

Disons le tout de suite, avec un sérieux sens de l'humour (difficile de citer ici tous les éclats de rire que provoque l'ouvrage tant il y en a au moins un a chaque page, au hasard: Résident(DJ): malheureusement non expulsable; Home Studio: Musique de chambre de bonne), une érudition sans faille mais qui ne donne jamais dans la démonstration gratuite, et, surtout, une mauvaise foi de bon aloi qui donnera a chacun l'occasion de maudire nos jeunes auteurs, Basile Farkas (qu'on ne présente plus) et Josselin Bordat vont faire beaucoup pour aider les incultes a vivre heureux et a avoir beaucoup d'enfants.

De la culture, du rire, des points de vue audacieux, le tout pour briller en société pour une somme modique ? Ce dictionnaire est un must have a déclarer d'urgence d'utilité publique.

mardi, octobre 11, 2011

Hubert Mansion - Tout le monde vous dira non (2010) - En apnée dans le showbiz

Hubert Mansion - Tout le monde vous dira non (2010)

Dans un milieu artistique finalement aujourd’hui bien plus occupé par l’argent que par l’art à proprement parler qui d’autre qu’un avocat d’affaire pourrait être mieux placé pour se permettre de donner quelques conseils à ceux qui espérent encore pouvoir émerger dans le milieu du simple fait de leur talent ou de leur foi ? Un artiste ? Dans un monde idéal ce serait logiquement à lui que reviendrait ce rôle, malheureusement souvent coupé des réalités économiques et pris à la gorge par les impératifs de rentabilité de ceux qui le font vivre, la voix de l’artiste, pour porteuse d’espoir qu’elle puisse être sera rapidement couverte par les hauts cris des boursicoteurs et autres investisseurs à la recherche du profit immédiat. Un financier alors ? Le propos serait alors économiquement viable (quoiqu’au vu des brillantes analyses que ces derniers pondent régulièrement, souvent démenties par les faits on puisse même en douter) mais il ne fait aucun doute qu’il serait au moins aussi indigeste que coupé du monde artistique, l’art de la finance étant le seul à si peu faire réver.


Non, une des grande qualité de cet ouvrage vient du fait d’être rédigé par un médiateur des deux mondes qui connait parfaitement son sujet: un avocat spécialisé ayant fréquenté artistes, managers et maisons de disques pendant plus de 25 ans. Evidemment dit comme ça, on est en droit d’être un peu inquiet quant au contenu du dit bouquin ? Succession de textes législatifs ? Cours de marketing accéléré ? Initiatition aux arcanes du pouvoir culturel ? A y penser on frôle déjà l’indigestion, mais, dès les premières pages on est rapidement rassuré, oui il y a un peu de tout cela dans l’ouvrage mais surtout beaucoup d’anecdotes croustillantes, qui redonneront espoirs à tous ceux qui ne veulent pas se résoudre à passer par la starac et ses ersatz pour réussir. D’une neutralité bienveillante, Hubert Mansion ne tire pas à boulets rouge sur l’industrie musicale, comme c’est très à la mode en ce moment, il ne propose pas de recettes miracles aux stars en devenir mais se contente plutôt de mettre en lumière les pièges à éviter, les cartes à jouer et surtout rappeler quelques unes des régles incontournables si on veut à son tour être de la partie, qu’on soit artiste, producteur, manageur ou même simple curieux.

On commence à avoir sacrément l’habitude avec les éditions Autour du Livre, mais on ne s’en lasse pas, une nouvelle fois c’est un livre qui se dévore comme un bon polar, jamais fastidieux ou grandiloquent, toujours drôle et instructif, quelque peu à contre courant, bref un bouquin piquant qu’une fois piqué vous aurez bien du mal à lacher. Un conseil, débrouillez vous quand même pour trouver un moyen de le poser de temps en temps sinon vous risquez de ne plus avoir de temps à consacrer à ce qui vous interresse le plus finalement, votre carrière dans un business à nul autre pareil …. Le show !

dimanche, octobre 09, 2011

Gilles Verlant & Jean-Eric Perrin - Les miscellanées des Beatles (2010) – A réserver aux passionnés


Gilles Verlant & Jean-Eric Perrin - Les miscellanées des Beatles (2010)

On en présente plus Gilles Verlant, auteur de biographies magnifiques (Serge Gainsbourg au hasard), d’odyssées du rock et d’ouvrages multiples ayant trait aux musiques que nous aimons. Peut être moins connu du grand public, mais non moins talentueux, Jean-Eric Perrin est un spécialiste des musiques actuelles et des mouvements sociaux et culturels qui leur sont associés, passé par Rock n’Folk, Best puis R&B Magazine. Alors comment ces 2 là se sont ils rencontrés, cela reste un mystère que nous leur demanderons peut-être d’éclaircir un jour mais, ce qui nous intéresse aujourd’hui c’est qu’ils aient joint leurs plumes pour pondre ces miscellanées des Beatles, véritable ovni dans la production littéraire dédiée au rock et aux musiques sœurs.


Oui, un tel bouquin fait vraiment figure d’ovni. Non par le sujet qu’il traite : les Beatles, après tout les 4 garçons dans le vent ont eu plus que leur compte de parutions diverses et variées dont l’intérêt va du passionnant au totalement anecdotique, mais plus par la forme et le contenu de l’objet. Véritable encyclopédie bordélique des moindres faits et gestes du quatuor, Les miscellanées des Beatles se parcourent plus qu’elles ne se lisent vraiment. On ouvre une page au hasard et on y apprend que Don’t Pass By Me a eu comme titre de travail Ringo’s Tune puis This is Some Friendly, on découvre au passage nombre d’autres titres finalement pas retenus et qui donneront Yesterday, Eleanor Rigby ou encore I Saw Her Standing There. Une nouvelle page piochée au hasard vous apprendra la chanson sur laquelle les Beatles chantent Frère Jacques ou, une autre qui vous expliquera la composition exacte de la batterie de Ringo. Le tout est joyeusement bien écrit, d’une écriture pop qui, évidemment, fait merveille quand on pense au sujet traité.

Alors, si vous vous êtes toujours demandé quels artistes ont repris She’s a Woman, ou n’importe quel autre titre de nos Fab Fours, si vous avez toujours hanté par le fait de savoir à quelle adresse habitait Ringo en 65 ou ce qui se cachait derrière la division Zapple du label Apple, alors ce livre est pour vous et de longues heures de lecture aux toilettes vous attendent (croyez en mon expérience).

Si, par contre, votre amour des Beatles se limite à l’écoute d’une ou deux chansons de temps en temps, si vous estimez que connaître les prénoms des 4 héros est déjà assez largement suffisant pour votre culture beatlesiennes, passez peut être votre chemin pour la plus grande joie de votre famille qui pourra ainsi satisfaire à ses besoins naturels sans être obligée de faire le pied de grue pendant des heures.

vendredi, octobre 07, 2011

Harry Shapiro - Waiting for the Man (2008) - Indispensable

Harry Shapiro - Waiting for the Man (2008)

Que peuvent bien avoir en commun mods et rastamen, jazzmen d'avant guerre et techno kids, punks et bluesmen itinérants du début du siècle dernier, hippies babas cools et metalleux aux semelles plombées ? Leur amour de la musique, fut elle multiple et différente ? Certes oui, chacune de ces tribus a sa musique, ses héros et ses prophètes, son histoire et ses rites, mais au delà de l'univers musical qu'est ce qui peut bien rapprocher ces mondes d'apparence si différents ?


Allez, je suis sur que vous allez trouver, cherchez bien...mais oui, vous y êtes...c'est ca, la drogue, enfin, la drogue...plutôt les drogues, des dérivées opiacés (alors en vente libre) des bluesmen ambulants aux ecstasys des soirées ravées, la culture musicale a toujours été accompagnée des éléments naturels ou chimiques propres à se libérer des conventions castratrices. C'est cette histoire passionnante et riche en rebondissements que les éditions qui sentent le soufre ont décidé de nous narrer aujourd'hui dans un épais ouvrage qui jamais ne donne dans la démonstration savante ou le parti pris au choix moralisateur ou dévergondé.

N'omettant aucun des aspects du sujet, si ce n'est certaines de ses conséquences, nous voila plonge dans une véritable histoire des musiques contemporaines, du blues a la techno, sous le prisme forcement déformant des substances (qui ne furent pas toujours) prohibées. Rien ne nous sera cache, ni ou ni comment s'en procurer, ni l'histoire précise de la prohibition des origines a nos jours, ni les épisodes les plus glorieux ou farfelus auxquels une consommation frénétique donna lieu.

Cette somme se lit d'une traite, comme un voyage éclair dans le temps musical, au sujet duquel le seul reproche que l'on puisse faire, s'il faut vraiment en trouver un, est d'être uniquement centre sur un point de vue anglo-saxon, mais après tout, toute la musique que l'on aime, elle vient de la, elle vient du blues !

mercredi, octobre 05, 2011

Collectif – Rock Critics (2010)

Collectif – Rock Critics (2010)

Même s'il comportait déjà quelques extraits de temps en temps, suivant les plumes étudiées et leur importance dans l'histoire de la littérature rock, la référence, que dis je, la Bible de Denis Roulleau, aujourd'hui malheureusement épuisée mais, parait il, en cours de réédition, le Dictionnaire raisonné de la littérature rockx, ne permettait pas de rendre justice a tous ces auteurs magnifiques habites par la même passion de la musique et du rock en particulier.


Comme l'ancien et le nouveau testament, ce Rock Critics est le complément indispensable de l'ouvrage précité, et ce n'est pas un hasard si c'est Denis Roulleau lui même qui en assure la préface. A l'exception, assez singulière d'ailleurs, d'Yves Adrien (et son incontournable chant du blues électrique), tout ce que la France compte ou a compte de gratte héros (contraction de gratte papier et guitar hero) est ici présent. Non sous forme biographique. Comme c'était le cas dans le dictionnaire raisonné, mais au travers de textes souvent fiévreux, semés au hasard des magazines et autres publications aujourd'hui disparue ou rongées par le temps et l humidité, éclairs de plume témoins d un mouvement, d une époque, de légendes naissantes ou de galères dont on fait les meilleurs souvenirs, Bayon, Assayas, Eudeline ou Ardisson (dont on se demande un peu ce qu'il fait là) pour n'en citer que quelques un (sans parler de ceux qui ont décliné l’offre Y.Adrien, malheureusement, et P.Manoeuvre, sans doute plus occupé à s’assurer que Voici a bien gommé ses bourrelets dans son dernier numéro), chacun a droit a 2 de ses textes les plus emblématiques. Les plus inspires ou les plus assourdissants.

De ces auteurs. Parfois complètement inconnus du grand public. Qui est le plus talentueux. Le plus brillant, le plus inspire? Allez donc savoir. comme la musique qu'ils font revivre au fil des pages, chacun a ses adorateurs. Ses chapelles. Ses fans. Vous êtes capables vous, par exemple, de dire comme ca qui d Hendrix, Slash; Jack White, Kelu ou Clapron ,mérite a tout jamais de figurer au panthéon de la gratte? Pas moi, c est une question de gouts, de moment et de .... Sensations. Il en va de même pour les écrivains rock comme on le fait, depuis l'invention du CD, on zappe ici d'une page à l'autre, au hasard d'une phrase, d'un riff de plume, on s'arrête, on en redemande, on se laisse gagner par l urgence, l'électricité, le sexe et la stupeur couchée la sur le papier.

Aval d esthète, le choix des textes présentés rend honneur à chacun des auteurs, et le seul regret que l on puisse avoir au terme de pareille lecture est que personne encore, pour le moment, n ait eu l'idée de publier une anthologie complète des textes d untel ou de tel autre.

Peut-on légitimement rêver qu'un jour un tome 2 de ces plumes branchées dans la prise voit le jour? Oui, on peut en rêver, c est d ailleurs a cela que servent et la musique et la littérature, 2 véhicules indispensables des voyages immobiles. Véhicules électriques, il va sans dire.

Hunter S. Thompson : Dernier tango à Las Vegas : Gonzo Papers (2010)

Hunter S. Thompson : Dernier tango à Las Vegas : Gonzo Papers (2010)

Pour beaucoup, l'œuvre de Hunter S Thompson se résume au fantastique et délirant Las Vegas parano, superbement porte à l'écran il y a quelques années avec un Johnny Depp plus vrai que nature dans le rôle du grand écrivain. Grand écrivain, Dites-vous ? Oui, carrément, n'ayons pas peur des mots, car rare sont ceux qui, en littérature, ont eu l'audace d'inventer un style, un genre même, a part entière et Thompson est de ceux-là. Si l'on se retourne sur le XXIème siècle qui vient de s'achever et plus encore sur sa deuxième moitie, si riche cinématographiquement et musicalement parlant, à part le gonzo journalisme dont Thompson est le père assume et l'un des rares représentant, quelle autre aventure aussi radicale a-t-elle été testée sur le papier? A ma connaissance rien de comparable, rien d'aussi déjanté, d'aussi extrême, d'aussi addictif. C'est pour cela que l'on est vraiment en droit de se réjouir de l'heureuse initiative des éditions Tristam qui se sont mis en tête de publier l'intégralité de l'œuvre non encore traduite en France de l'écrivain qui décida de nous quitter un jour de 2005. 5 tomes sont prévus et, même s'il ne s'agit pas à proprement parler d'inédits en ce qui concerne les 2 premiers qui viennent de paraître, il n'en reste pas moins qu'ils renferment quelques-unes des pages les plus passionnantes qu'a pu écrire l'auteur, en tous cas jusqu'à ce que l'on puisse juger de l'ensemble de son œuvre une fois traduite.


Je vous l'accorde, la politique n'est pas toujours passionnante, surtout sur le papier et qui plus est encore quand il s'agit d'histoires qui ont plus de 30 ans maintenant et qui mettent en scène des hommes dont, pour la plupart, nous n'avons jamais entendu parler et sur lesquels on a bien du mal à mettre un visage, a l'exception près du haï Nixon, personnage principal du Fear and Loathing on the Campaign Trail qui occupe une grosse partie de ce premier tome. Il s’agit donc d’une plongée au cœur de la campagne présidentielle américaine de 1972, avec un Thompson embendded (comme on ne disait peut être pas encore à l’époque) dans les bagages du camp démocrate où l’auteur peut se livrer à loisir à son activité favorite. Couvrir les faits, rien que les faits tous les faits, avec une dose de subjectivité, d’ironie, d’analyses personnelle souvent juste, parfois quelque peu bancale,  aidé en cela par de grands renforts d’alcool et de substances plus ou moins licites. Du grand n’importe quoi sur un sujet sérieux serait-on alors sans doute amener à penser, si Hunter S Thompson ne faisait pas preuve, à cette occasion d’un extraordinaire lucidité quant aux choses politiques,  au microcosme des types qui gravitent dedans (une belle bande d’escroc en particulier dans l’équipe du futur vainqueur) mais ce qui frappe surtout c’est l’originalité et la finesse de ses analyses qui font que, près de 40 ans plus tard, (re) lire ces pages reste toujours aussi passionnant et instructif quant au fonctionnement de nos démocraties.

Hunter déteste profondément Nixon et son système, et l’élection de ce dernier (avec lequel il n’a finalement qu’un seul point commun, la passion du football US) sera un événement aussi douloureux pour lui, que sera jubilatoire la longue descente aux enfers du président, et sa démission finale, au moment du scandale du Watergate, superbement relaté aussi dans cet ouvrage, sans que pour autant l’on ne perde son temps à descendre dans les détails techniques de l’affaire. Il faut lire ses pages pour ressentir toute la passion, la hargne et l’effervescence de l’auteur en ces heures sombres pour l’Amérique, Personne, sans doute ne racontera plus jamais la politique comme Thompson l’a fait au long des quelques papiers ici rassemblés. Non, car la politique est, pensent les milieux autorisés, comme disait Coluche, affaire bien trop importante pour être traitée par des journalistes tout à fait incontrôlables et capable de penser par eux même en dehors des sentiers battus. Un journaliste qui assiste, assez impuissant finalement, à la mort du rêve américain, préférant se perdre dans l’alcool, les drogues et une certaine folie.

Plus encore que lorsqu’il couvre les campagnes de Nixon ou de Carter, la folie de Thompson atteint un paroxysme, qui n’est pas sans rappeler Las Vegas Parano (dont on retrouvera d’ailleurs au hasard de ces quelques 460 pages, l’avocat Oscar Acosta plus fou et énigmatique encore), lors de l’épisode de la grande chasse au requin, où Thompson, pour se remettre de la claque de l’élection de Nixon part au Mexique couvrir un concours de pêche au gros auquel participe quelques fortunés convives. On s’en doute, le tout se fini à tombeau ouvert dans un déluge d’alcool et de drogues incontrôlé, un tourbillon  qui se lit d’une traite entre fièvre et parano.
Afin d’être vraiment complet, il faut aussi noter que ce premier tome aborde une partie méconnue et pourtant importante de l’œuvre de l’auteur, à savoir son activité de journaliste sportif, au travers d’un portrait de Muhammad Ali toujours dans le plus pur style gonzo.

C’est donc avec impatience que l’on attend la suite de l’œuvre de cet écrivain trop méconnu sans doute car trop cynique et dangereux. Excès, humour et capacité d’analyse sont-ils les ennemis du grand écrivain ? Toute proportion gardée, allons demander, en bons petits français que nous sommes, son avis à …. Victor Hugo ? ;)

mardi, octobre 04, 2011

Carlos Moore : Fela Fela : Cette putain de vie (1982)

Carlos Moore : Fela Fela : Cette putain de vie (1982)

Le nombre de livres en français consacré à l’inventeur de l’afro beat étant inversement proportionnel à sa production musicale pléthorique, ce Putain de Vie, malheureusement épuisé depuis bien longtemps et rarement réédité à ma connaissance, fait figure d’incontournable pour qui veut en connaitre un peu plus sur la vie et l’œuvre du génial nigérian disparu, des suites du sida, en 1997, soit bien longtemps après la parution de ce bouquin qui date de 1982 et, de fait, ne couvre pas l’ensemble de la vie de l’artiste..


Ecrit à 4 mains avec son ami Carlos Moore, qu’il reniera quelque peu par la suite, toute la première partie de l’ouvrage couvre les débuts du roi de l’afro beat, du jazz high life, aux séjours londoniens, de ses passages au Ghana à la tournée américaine qui lui fera découvrir les blacks panthers et le panafricanisme, tout ce qui a permis à Fela de bâtir son immense édifice de musique et de rébellion s’y trouve. Les racines de son engagement, jamais démenti, contre la corruption, les dictatures ou encore la mainmise des multinationales plongent directement tout autant dans ces premiers voyages que dans son observation aigue des travers de la société africaine et du pouvoir en particulier.

Où Fela puisait-il cette énergie débordante, qui lui permettait de mener de front sa carrière musicale internationale, son engagement politique ponctué d’humiliations, de coups, d’emprisonnements et de tortures ? Sans doute auprès de ses innombrables épouses qui figurent ici en bonne place sous forme de courtes interviews, pas toujours passionnantes et dont on pourra regretter qu’elles tournent essentiellement autour de la curiosité malsaine de l’auteur qui cherche, pratiquement à chaque fois à savoir si elles ont été violées et comment lors de la violente descente de l’armée qui vint ébranler la vie de la tribu de Fela par un régiment entier de militaires prenant d’assaut la Kalakuta Republic. 

Enfin, celui qui se nomme dorénavant Fela  Anikulapo (celui qui porte la mort dans sa gibecière)  Kuti (qui ne peut être tué par la main de l'homme)revient sur sa relation avec les femmes, dévoilant au passage une homophobie très africaine dans son explication, la mort de sa mère et sa croyance forte dans la présence et le pouvoir des esprits. 

On l’aura compris, même s’il est, du fait de sa date de parution, incomplet, même s’il est, par certains aspects, fort critiquable, cette ouvrage n’en reste pas moins un incontournable pour qui cherche à en savoir un peu plus sur la vie et l’œuvre de ce musicien majeur de la sono mondiale qui, à l’image d’un Bob Marley aura su, avec quelques notes et une foi sans faille, faire trembler les puissants.

lundi, octobre 03, 2011

Philippe Robert – Rock, Pop, Un Itinéraire bis en 140 albums essentiels (2006) – Sortons des sentiers par nos oreilles battus.

Philippe Robert – Rock, Pop, Un Itinéraire bis en 140 albums essentiels (2006)

Au-delà des Doors, de Deep Purple, de Radiohead ou des Red Hot Chili Peppers, il existe un monde inexploré qui en vaut au moins tout autant la peine.


Oh oui des encyclopédies, des X meilleurs albums des X dernières années, il en existe et à la pelle, que ce soit Philippe Manœuvre, Gilles Verlant ou Georgette ma boulangère, rares sont ceux qui ne se sont pas essayés à l’exercice pour finalement arriver bien souvent à la même conclusion : oui les Beatles, les Stones, Led Zeppelin ou Michael Jackson, de même que Stewie Wonder, U2 ou Jeff Buckley ont pondu des albums sacrément bons qui resteront et qui, d’une certaine manière, auront su raconter une époque sans que l’histoire ne prenne une ride bien des années plus tard.

Alors pourquoi investir ses rares deniers dans cet ouvrage de Philippe Robert, qui reprend ce concept de classement des classiques (cette fois ci ils sont 140) ? tout simplement parce que, comme son titre l’indique, il s’agit d’un itinéraire bis, qui sort donc des mêmes éternels sentier battus pas les plus grandes plumes du rock. Jugez en plutôt : vous auriez mis Egg dans vos 140 disques à emporter sur une île déserte vous ? et pourtant…On pourrait se poser la même question Henry Cow (le frère de Harry ?), The Shaggs, Saggitarius ou encore Joanna Newsom. Volonté de l’auteur d’affirmer sa différence et de se la jouer fin connaisseur face à la horde de gueux ignorants ? certainement pas car on trouve aussi dans l’ouvrage des artistes bénéficiant d’une notoriété quelque peu plus conséquente : Spirit, un certain P McCartney et sa femme, Animal Collective ou Creedence Clearwater Revival. Non, tout simplement la volonté de démontrer que tout le monde n’est pas obligé d’aimer les mêmes choses sans que ces dernières ne soient forcément infréquentables.

Plus qu’une alternative aux listes plus mainstreams citées ci-dessus, l’ouvrage de Philippe Robert en est le parfait complément, ressuscitant les oubliés, rendant justice aux obscurs et incitant à une passionnante découverte de ceux qui ont donné leur vie pour leur passion loin des médias et des modes.

Un bien bel hommage que leur rend au travers de quelques lignes de chroniques enlevées, suscitant la curiosité et l’envie de découvrir, le journaliste des Inrockuptibles. Chapeau l’auteur !

Ian Hunter : USA 1972 : A travers l'Amérique avec Mott the Hoople (2011)

Ian Hunter : USA 1972 : A travers l'Amérique avec Mott the Hoople (2011)

1972, Mott the Hoople, avec l'aide du grand Bowie vient d'achever la réalisation d'un des albums phare du rock post 60s : All The Young Dudes et le single eponyme qui va avec, offert par le David précité. C'est donc le moment de capitaliser sur le succès de l'album et de partir, sans tarder, le défendre sur la route et notemmant tacher de prendre d'assaut la grande amérique qui, à ce moment là, semble fin prête à faire du groupe l'un des monuments du rock les plus incontournable, grâce a sa musique à mi chemin du rock 60s et du glam 70s.



Afin de garder le lien avec les fans, et sans doute aussi un peu, de ne rien oublier de ce périple américain qui promet d'être mouvementé, Ian Hunter, la voix inégalable de Mott, décide de tenir un journal qui va, presque du décollage du sol anglais,à l'atterissage, au même endroit, quelques mois plus tard. Entre les 2: hôtels, salles de concerts, groupies, fans, prêteurs sur gages et les milles aventures d'un groupe de rock sur la route, entre phobie de l'avion (dommage quand on voyage aux states) et soirées trop arrosées, pantalons trop serrés qui lachent sur scène et balance réalisées à l'arrache, ordre de passage sur l'affiche et tempêtes de neige, bref tout y passe, les hauts et les bas, les espoirs immenses et les désillusions.

Des groupes de rock sur la route qui tâchent d'embarquer leurs fans dans leurs valises, ne serait ce que le temps d'un bouquin ou d'un documentaire, il y en a un paquet quand on y réfléchit, alors pourquoi ce bouquin de Ian Hunter semble t il tant faire référence ? Pour ce qui y est raconté ? un peu sans doute, même si en matière de délire rock n roll poussé à son paroxysme on est bien loin du The Dirt de Motley Crue ou quelques autres bios de Led Zep. Les membres du Mott sont tous maqués et, semble t il, plutot fidèles, et, s'ils taquinent sérieusement le goulot, ça ne va pas beaucoup plus loin en matière de substances prohibées. Les révélations fracassantes sur le show biz ? si on excepte le fait qu'on découvre un Keith Moon bien moins perché que la légende veut bien le dire, on, restera un peu sur sa faim en matière de "gossip".

Alors pourquoi donc ce livre, aujourd'hui traduit et augmenté d'une préface laudatrice de Ph Manoeuvre ainsi que d'une magnifique post face de Philippe Garnier , semble-t-il donc tant faire référence dans le tout petit monde de la littérature rock ? Chacun se fera son idée, mais à n'en point douter, celà a beaucoup à voir avec la personnalité de Ian Hunter, sa gentillesse naturelle et son humilité, don humour britannique qui regarde tout ce petit voyage avec amusement et presque détachement sans jamais prendre la grosse tête. Racontant par le menu déboires et triomphes, c'est un Ian Hunter incroyablement humain, humble et sincère que l'on découvre au cours des pages. Soucieux de décrire précisément un voyage en avion afin d'en faire profiter les fans qui n'auront peut être jamais la chance, ni les moyens pour l'époque, de quitter un jour le plancher des vaches. A la fois drôle et touchant encore quand il s'approche au plus près d'Elvis mais se reprend, ne voulant pas déranger l'idôle.

On aime, ou pas, le Rock n Rool, on aime, ou pas, la musique de Mott, il sera par contre bien difficile de ne pas tomber sous le charme de son chanteur-écrivain.

samedi, octobre 01, 2011

Alain Gaschet - Bootleg - Les flibustiers du disque (2010) - Se lit comme un roman, avec une petite larme de nostalgie au coin de l'oeil


Alain Gaschet - Bootleg - Les flibustiers du disque (2010)

Le 18 septembre 2009, Alain Gaschet, que l’on imagine difficilement, tout au cours de la lecture, sans son crochet à la main, sa jambe de bois et son foulard à tête de mort, a été condamné à un an de prison avec sursis. Son crime ? avoir, pendant des années, fait profiter les passionnés de musique d’enregistrements, certes illégaux, mais qui n’auraient jamais existés sans lui. Des concerts, des chutes de studios, des sessions qui n’auraient jamais du sortir, bref, tout ce que les maisons de disques n’ont jamais jugé nécéssaire de publier car n’interressant qu’un nombre très limité de fans et de collectionneurs.


La différence entre le bootleg et la contrefaçon, c’est tout le nœud du problème, toute l’importance de cette histoire racontée avec sobriété et talent par Alain Gaschet qui prend pour point de départ sa malheureuse expérience personnelle pour remonter tout le fil de cette industrie souterraine, ses codes, ses combines, ses figures légendaires, ses circuits mais, et avant tout serait on tenté de dire, ses personnalités hautes en couleurs, animées pour la plupart et jusqu’à récemment par la passion de la musique avant tout et la volonté de partager des trésors avec le plus grand nombre.

Car, comme se plait à l’expliquer très clairement l’auteur dans le livre, si la contrefaçon consiste à recopier intégralement un album disponible dans le commerce et à le revendre à un prix que le consommateur jugera enfin raisonnable, et que les maisons de disques qualifieront de proprement scandaleux pour leurs marges, si donc la contrefaçon n’est qu’une entreprise de copie parfaite jusqu’au livret, il en va tout autrement du bootleg. Bandes oubliées ressorties des archives où elles auraient bien failli disparaitre à tout jamais si personne n’avait eu le soucis de les exhumer ; concerts mythiques enregistrés par quelque petit malin équipé de son magnéto et son micro peint en noir pour être moins repérable, album sauvé in extremis d’un pilori auquel il était promis (cf le mythique Black Album de Prince) ; voilà bien le genre de documents sonores dont peuvent réver tous les fans d’un artiste qui, en bons fans, ont déjà tous les albums officiels du dit artiste. On voit donc bien que, loin d’empiéter sur les plates bandes des intatiables maisons de disque, les bootlegers ne font que vivre et partager leur passion à ceux qui ne peuvent se contenter du matériel en vente libre.

Vinyles aux coins coupés, stands de conventions du disque de province, disquaires qui en ont (sous le comptoir), etc…. tout amateur de musique qui un jour sera parti à la recherche du concert de Guns n’Roses à Vincennes en 92, d’un double live des Black Crowes featuring Jimmy Page (circa 92) ou d’un coffret 4CD de la tournée de U2, tout passionné quelle que soit sa génération se retrouvera à un moment ou un autre dans ce bouquin, émouvant et vivant. Car oui, au cœur du système et mieux placé que quiconque pour le raconter, au travers d’une série de portraits emblématiques, Alain Gaschet sait faire partager sa passion. Un dangereux terroriste de la propriété intellectuelle ? un financier du crime international dont revenus serviraient à financer le terrorisme le plus abject ? à qui veut on faire croire que ce genre de pirate puisse représenter un danger pour la société ? franchement… Quand on voit qu’aujourd’hui les maisons de disques elles memes, dans un soucis de grapiller le moindre centime tant qu’il en est encore temps, les maisons de disques, donc, n’hésitent plus à mettre sur le marché, de façon officielle, des bandes dont le pire des bootleggers n’aurait jamais voulu (jetez un coup d’œil aux dernieres « nouveautés » des Doors, en vente libre sur Amazon par exemple)....

A l’heure où n’importe qui peut, avec un simple téléphone portable, faire partager n’importe quel concert instantanément aux 4 coins de la planète, ce livre distille un évident parfum de nostalgie à ceux qui ont un jour ou l’autre jeté une oreille sur des bandes à peines audibles de leur groupe préféré. Quant aux autres, trop jeune pour avoir connu les temps glorieux des vinyles colorés et autres coffrets plus luxueux que les officiels, ils apprendront que mêmes certaines pochettes sentaient bon le do it yourself de fond de cave.