lundi, novembre 01, 2010

Livre de chevet : Tricot par Margaret Radcliffe

Pierre-Odile, ma chère et tendre, qui tient son prénom de sa mère Marie-Pierre et d'un père marin au long cours féru d'épinards, Pierre Odile donc est une férue de tricot. Elle manie les aiguilles comme Roland Magdane les calembours. Son point de croix n'a rien à envier au chemin du même nom de notre Seigneur. C'est toute empreinte de concentration et d'application que chaque soir, sur le métier, elle remet son ouvrage devant une tasse de verveine fumante, alors même que, dans mon coin, je la bourre sévérement, ma pipe, pour l'ensuite longuement fumer bien installé au coin du feu en feuilletant mon Pélerin Magazine ou tout autre lecture qui m'accompagnera agréablement en attendant que son oeuvre (celle de Pierre-Odile, pas celle du Seigneur) fut terminée.




Or donc, c'est pour elle une véritable raison de vivre et un amusement sans cesse renouvelé, mais, là ou le bas blesse, c'est que Pierre Odile est assez maladroite de ses mains, pour ne pas dire complétement cruche et que bien souvent, une fois terminées, ses oeuvres n'ont vraiment pas l'air de l'être et plus d'une fois me revient à la mémoire cette scène du père Noel est une ordure où, surpris et quelque peu embété, Thierry Lhermitte prend pour une serpilière ce qui à l'origine se devait d'être un gilet. Plus d'une fois elle fut si déçue qu'en chemin elle abandonna son long ouvrage. C'est ainsi que j'ai, dans ma collection, plus d'une chaussette orpheline, au demeurant plutot assez réussie, que je me dois de mettre au risque de décevoir encore plus ma bien aimée. Si l'on ajoute à celà le douloureux handicap dont elle est frappée (Pierre-Odile est daltonienne) on comprend aisément que l'on frole plus d'une fois la faute de goût.



Soucieux de lui fournir tout le soutien dont elle a le droit de profiter dans sa passion, je me proccurais au plus vite le présent ouvrage, fruit d'un travail remarquable, et le lui portait immédiatement. Qu'elle fut daltonienne n'aurait en aucun cas du la tenir éloignée de l'ouvrage, malheureusement une sévére myopie l'a empéchée de n'en lire autre chose que les titres de chapitre, d'un interet relatif on en conviendra.



Devant un si décevant constat il me vint alors la brillante idée de lui faire découvrir de nouvelles pratiques de soirées, dont je l'avais tenu éloignée pendant toutes nos années de mariage. Elle se montra rapidement très interressée et compétente en matièren de brouettes thailandaises et autres galipettes boliviennes, tant et si bien que la famille s'agrandit à vue d'oeil et que nous dumes nous rendre à l'évidence qu'à un tel rythme nous risquions fort de ne plus tenir dans la Volvo break dont nous avions fait l'acquisition à la naissance du 7ième de nos enfants.



Le coeur gros nous décidâmes de prendre les mesures qui s'imposaient pour freiner quelque peu notre productivité dans le domaine et c'est ainsi que j'entendis parler du préservatif. Magnifique invention me dis-je et j'allais en entretenir sur le champ ma charmante épouse qui vit, dans cette découverte bien utile, l'occasion de reprendre une activité qu'elle avait pendant si longtemps délaissée du fait de nos galipettes gourmandes en temps libre. Je puis vous assurer que depuis nos rapports me paraissent beaucoup plus douloureux et je songe maintenant sérieusement à la détourner de nos ébats bestiaux afin que cessent ces horribles démangeaisons.

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