lundi, novembre 01, 2010

Spiritus Dei

Comme l'ont fort justement résumé les commentateurs précédents, tout ici pue l'opportunisme, le mercantilisme, la récupération et toutes les valeurs que vous voudrez bien reconnaitre à TF1. Alors oui, c'est pour une bonne cause, une école à Madagascar (et Dieu sait si le pays en a besoin) et la construction d'une église (projet que je laisse à la libre appréciation de chacun selon sa foi et ses goûts) mais est on obliger d'accepter n'importe quelle horreur au simple et unique prétexte que c'est pour une bonne cause ? rien ne vous empêche d'adresser vos dons à telle ou telle association dont le projet se rapproche de ceux énoncés un peu plus haut ici. Non seulement l'argent arrivera beaucoup plus certainement à sa juste destination qu'en passant par les méandres de l'industrie du disque et de la télé, mais en plus, vous éviterez d'encombrer vos étagères déja bien pleine d'un nouvel album que vous n'écouterez sans doute jamais ou alors une fois par an, histoire de vous donner bonne conscience, au moment des fêtes de Noel.




Mais plutot que de noircir encore des lignes et des lignes pour tenter de vous convaincre de la vacuité artistique de pareil projet, ce que d autres ont déja fait avec brio, penchons nous plutot sur le devenir d'un tel ovni musical. Selon toute logique, après la sortie de l'album, nos très bons pères se devront sans doute d'honorer leur nouveau public, en délaissant quelques temps leurs fidèles ouailles, pour tourner aux 4 coins de l'hexagone afin d'y faire entendre leur bonne parole. Médiatiquement surexposés suite aux ventes de leur album, il ne fait aucun doute qu'ils risquent de faire l'objet de quelques jalousies et menaces et qu'une protection toute particulière devra leur être accordée afin d'éviter qu'ils ne terminent en John Lennon. Pour ce faire, on est en droit de penser que l'utilisation d'une papamobile comme tourbus semble être la solution la plus envisageable, le véhicule permettant une protection accrue sans, pour autant, oter au public le droit légitime d'admirer ses idoles. Ainsi de Zénith en Bercy, de petites salles mythiques en stades de France, nos 3 (com)pères sauront se donner, nous n'en doutons point, à leur public, mais auront ils la force divine d'échapper à la tentation une fois que, sur eux, se seront refermés les rideaux du triomphe ? Sauront ils resister aux charmes des saladiers de poudres et autres paradis artificiels qui les attendront sous nos cieux ? Sauront ils se tenir à distance de la chair de ces groupies possédées qui ne manqueront pas de faire l'assaut de leurs loges empourprées ? On se doute que s'il ne sera pas obligatoirement de messe, le vin coulera quand même à flot dès les derniers feux éteints...



C'est un long chemin de croix qui attend aujourd'hui nos hommes d'église, puisse Dieu leur donner la force de rester dans le droit chemin. Amen

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