Black Mountain – Wilderness Heart (2010)
C’est peu de dire qu’après un album éponyme déjà sacrément salué par les amateurs de rock au sens large, Black Mountain avait su enfoncer le clou il y a maintenant 2 ans avec son In The Future et imposer aux oreilles curieuses son Rock Psyché Prog à tendance lourde mâtiné de voix féminines. Une nouvelle fois, avec ce 3ième album, autant le dire tout de suite, Black Mountain surprend sans décevoir. Avec ses 3/4 d’heure pour 10 morceaux, le groupe prend, un peu, ses distances avec les longues digressions psychotiques et droguées qui étaient un peu sa marque de fabrique (remember Bright Lights ou Tyrants sur le précédent album).
Alors oui, de manière évidente le groupe est revenu à des morceaux de durées plus classiques, est-ce néanmoins à dire qu’il en a perdu son âme ? Loin s’en faut, et il me faut le dire dès à présent, histoire de rassurer les fans. Avec Randall Dunn (Boris, Sunn O))), Kinski) et Dave Sardy (Oasis, Wolfmother, LCD Soundsystem) à la production les relents de rock psyché lourd son donc bien au rendez vous, sur des compos, une fois de plus, imparables pour la plupart. Entre folk et explosions zeppeliennes évidentes (Rollercoaster), giclés presque punks (Let Spirit Rites dont le riff pourrait faire penser au Paranoid de qui vous savez en accéléré et un solo qui réveille les glorieuses ( ?) heures passées du speed métal lui-même suivi d’une cavalcade John Lord-esque du plus bel effet).
Le tour de force du groupe est de réussir à marier avec une cohérence indiscutable ce genre de dictionnaire des courants métal pour les nuls avec de petits bijoux folk-pop (Radiant Hearts, Buried by Blues, The Space of Your Mind). C’est d’ailleurs pour cela que Black Mountain n’est pas un groupe de plus, ou de trop, dans le paysage déjà passablement peuplé des groupes néo-psychés (au coté des Talentueux Black Angels et autres Warlocks). Faire se côtoyer Neil Young et Iron Maiden sur un même disque, c’est peut être la meilleure définition que l’on puisse trouver du talent et de l’imagination.
Mais comment peuvent-ils réussir pareil exploit sans que jamais on ait l’effet d’un patchwork mal assorti ? Finalement la réponse est assez simple, en assurant certaines transitions par de réussis passages plus purement rock « classique » (The Way to Gone) entre Oasis et Dandy Warhols, psyché toujours mais plus lumineux que certains autres travaux de plomberie dont le groupe s’était fait une spécialité précédemment.
Loin de répéter toujours la même chanson, les canadiens remportent la partie en faisant preuve d’un éclectisme rare et d’une cohérence assez difficilement atteignable sur le papier si l’on en juge par le mélange des influences, mais pourtant évidente du premier morceau au sexy Sadie qui clôt l’album.
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