MattRach – Mister Jack (2010)
Il y a des disques, comme çà, qu’on se garde sous le coude pour plus tard, certains diraient « pour la bonne bouche ». Un petit plaisir perso qu’on s’amuse à faire durer sur l’air de toi ton tour viendra, je ne t’oublie pas mais… je vais pas te rater. Alors pensez donc, le 1er album d’un génie de la guitare à peine majeur, disciple de Steve Vai et de Satriani, français qui plus est et phénomène buzz internet de l’année pratiquement, pensez si ce genre de disque on se le garde bien au chaud pour un jour où on sera vraiment en forme.
Puis le temps passe, le buzz se tasse, on apprend que Mattrach ne se limite plus aujourd’hui au petit prodige de Youtube mais est devenu un véritable groupe et que finalement, tout pétri des à priori qu’on avait on n’a jamais vraiment écouté l’album et qu’il serait peut etre temps d’y jeter une oreille même si la perspective de s’envoyer une grosse rasade de Vai-Satriani dans les oreilles n’est pas forcément des plus réjouissantes.Bref, tout çà pour dire qu’un jour on pose l’album sur la platine, un sourire au coin des levres, un rire sadique et 2 mains qui se frottent l’une contre l’autre….à nous 2….
L’ouverture, épique, aux grattes techniques sans que cela tourne vraiment à la démonstration, se laisse écouter tranquillement. Non, tout porte à croire que l’album ne se limitera pas à une démonstration pyrotechnique du talent de notre 6 cordes-éoniste. Le sourire narquois commence petit à petit à s’effacer au profit d’un sourire tout court surtout quand arrive Vous en voulez encore ? qui fait penser à une version funky metal du Louxor de P. Katerine, hyper entrainante, speedée et fun à en être jouissive. Over se ballade quelque part entre Pink Floyd et le Porcupine Tree de Radioactive Toy, Histoire de multiplier encore les ambiances le reggae s’invite sur l’album avec Nurse avant que The alright song, quelque part entre NIN et Ramnstein dans son coté indus à soli très métal, ne vienne clore les débats.
Quelques éclairs de flamenco par ci par là, oui, contrairement à l’idée que l’on s’en faisait avant même de l’écouter, ce Mister JACK est vraiment un album varié avec de vrai chansons dedans et des morceaux plus expérimentaux (yxes reniD au hasard) mais toujours assez facilement suivables.
Alors oubliez deux minutes le statut de buzz star prodige juvénil qui ne manquera pas de coller au groupe encore quelques temps et dégustez un album varié, talentueux et jamais démonstratif. Il a fort à parier, même, qu’avec le temps, le groupe se forgera une identité plus personnelle Mister Jack fera alors figure de carte de visite hautement engageante.
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