Joseph E. Stiglitz – Le triomphe de la cupidité (2010)
C'est la marque des plus grands que de savoir rester humbles et pédagogiques dans les domaines dans lesquels, pourtant, ils ont reçus la plus grande estime de la part de leurs pairs. Il en va ainsi de Joseph E. Stiglitz, prix Nobel d'économie en 2001, pris peut être un peu vite, à l'époque pour n illuminé pessimiste mais auquel le temps et la récente crise ont plus que donné raison.
De cela il se garde bien de fanfaronner, tant semble préoccupante, pour lui, la réponse qui a été donnée à la crise qu'il avait vu venir bien avant tout le monde. En effet, après un retour rapide sur les causes et les conséquences des folies spéculatives passées, c'est aux réponses apportées qu'il s'intéresse plus particulièrement aujourd'hui. Réponses qui, selon lui et un argumentaire très construit et argumenté, riche en exemples et en renvois, réponses donc qui, plutôt que de prendre le problème à bras le corps, ne font qu'enfoncer, à terme, un peu plus le système dans un marasme peu ragoutant.Contrairement aux prises de position des uns et des autres, aux coups de mentons volontaires sans lendemain, la politique menée pour remédier à la crise, a surtout pour conséquence (et but ?) de n'absolument rien changer, ou si peu, à ce qui se faisait avant, stratégie bien connue sous le nom du "droit dans le mur". Le prix Nobel, titre honorifique s'il en est, ne peut que s'en attrister et reformuler les mises en garde qui avaient été les siennes en 2001, soucieux d'en informer le plus grand monde, quand bien même les gouvernants n'en tiendrait aucun compte.
Facile à lire, instructif et d'une lucidité rare médiatiquement parlant, voilà un livre a mettre entre toutes les mains propres à prendre des décisions qui influeront sur notre avenir.
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